Casino: 1.000 à 1.200 emplois menacés au siège de Saint-Étienne

La nouvelle équipe dirigeante de Casino, qui prend les rênes ce mercredi, doit dévoiler d’ici une quinzaine de jours un plan social qui s’annonce conséquent.

Mercredi soir, après la démission de l’actuel conseil d’administration et de Jean-Charles Naouri, qui est aux commandes depuis plus de trente ans, Casino aura un nouveau comité exécutif et de nouveaux administrateurs. Dès jeudi matin, le directeur général, Philippe Palazzi, et sa garde rapprochée, se rendront au siège historique de Saint-Étienne avant d’aller mardi et mercredi prochains aux sièges de Franprix et Monoprix, en région parisienne.

Leur premier gros dossier à gérer va être évidemment le plan social, qui s’annonce lourd, notamment pour Saint-Étienne. Il y a 1.800 salariés sur ce seul site (1.500 si l’on compte seulement les contrats à durée indéterminée). 200 à 300 personnes y travaillent pour les magasins de proximité, qui restent dans le giron du groupe. Tout le reste des effectifs s’occupait jusqu’ici des hypermarchés et des supermarchés, qui ont été cédés à la concurrence.

1.000 à 1.200 départs au siège

Selon nos informations, qui confirment celles de nos confrères de La Lettre, le plan social pourrait entraîner le départ de 1.000 à 1.200 personnes, rien que pour ce siège de Saint-Étienne. Casino ne confirme pas ce chiffre. Une source proche du dossier assure que l’objectif des repreneurs est “de faire en sorte que cela se passe le moins mal possible”.

“Le but, martèle cette source, c’est de sauver l’entreprise et qu’elle continue de tourner.” Il y a dans la nouvelle direction “une volonté de bien faire les choses et de mieux traiter les gens”, abonde un observateur.

Du côté de l’intersyndicale, on attend une communication officielle sur le nombre de suppressions de postes, mais on s’attend à “un carnage”. Nathalie Devienne, secrétaire générale SNTA-FO, qui a quitté l’intersyndicale en début de semaine, a elle “envie de croire en ce que dit la nouvelle équipe”, pour sauver ce qui reste du groupe. Philippe Palazzi, décrit-elle, “a une façon de parler plutôt sereine et en même temps, il semble avoir de la poigne”.

Il va en effet falloir être solide pour gérer l’impact social de ce plan. Casino est le plus gros employeur privé de Saint-Étienne. Les repreneurs, menés par Daniel Kretinsky, ont promis de préserver ce siège historique, sans s’engager toutefois sur le maintien de la totalité des emplois. Depuis plusieurs mois, le ministre de l’Économie et des Finances s’est dit “très attentif”.

D’après nos informations, l’une des pistes étudiées est de transférer au siège de Saint-Étienne des dossiers qui sont gérés pour l’instant au niveau des sièges de Monoprix (Clichy) et de Franprix (Vitry-sur-Seine). Ce qui pourrait induire des suppressions de postes en région parisienne.

Des synergies entre les différentes enseignes

Plus globalement, Philippe Palazzi et son équipe veulent renforcer les synergies entre les différentes enseignes du groupe, qui jusqu’ici travaillaient plutôt “en silos”, si bien qu’il est arrivé que des Monoprix, des Franprix, des Spar ou des Petit Casino se retrouvent en situation de concurrence à certains endroits, nous racontent plusieurs sources. La nouvelle équipe dirigeante réfléchit à mutualiser certaines fonctions, par exemple sur les achats ou l’informatique.

“Est-il nécessaire de garder quatre directions informatiques dans le groupe?”, s’interroge ainsi un bon connaisseur du dossier. “L’enjeu”, poursuit-il, étant de “ne pas perdre les bonnes compétences et de garder les gens qui connaissent bien les enseignes”.

D’après Nathalie Devienne, secrétaire générale SNTA-FO, il y aura aussi des synergies entre les entrepôts.

Le couperet doit tomber d’ici une quinzaine de jours avec la présentation du plan, les organisations concernées et des chiffres, qu’attendent les syndicats. Au total, en comptant les magasins et les entrepôts, ils redoutent que 6.000 emplois soient menacés à l’échelle du groupe. Selon leurs estimations, si le plan est bien présenté mi-avril, il sera terminé au mois d’août.

Du côté de Bercy, on se refuse à faire le moindre commentaire, estimant qu’il vaut mieux attendre que la nouvelle direction de Casino rende publiques ses propositions.

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